Au coeur d’une vaste région dont la configuration est faite de collines, de versants et de vallées et qui, par son réseau hydrographique, établit le lien entre le fleuve St-Laurent et le lac Témiscouata, via la rivière Ashbérish, la Chaîne des Sept Lacs, le lac Rond et la rivière Trois-Pistoles, se retrouve Saint-Cyprien de Rivière-du-Loup, dans le Bas-Saint-Laurent. C’est précisément en cette région que l’on rencontre la ligne de partage des eaux, à la tête du lac Rond. Cette crête limitrophe fait en sorte que le réseau alimente à la fois le fleuve et le lac Témiscouata, conséquemment la rivière Saint-Jean jusqu’à l’Atlantique. Le village s’est développé à la confluence des rivières Plate, Toupiké et Trois-Pistoles.
Du haut des magnifiques terrasses du système appalachien, le regard peut planer sur des kilomètres à la ronde. De l’imposant plateau du chemin Taché Ouest, on peut contempler, par le jeu des versants, le panorama grandiose qu’offre la vallée de la rivière Trois-Pistoles. Dans les brumes matinales du mois d’août, le paysage devient féérique. Au promotoire de Raudot, c’est la découverte du grand espace en direction du fleuve et même vers les lacs. Au retour du lac Témiscouata, apparaît inopinément, le jour ou le soir, le village cyprianais, relativement étendu et dressé sur le versant Nord de la rivière Toupiké.
C’est en 1862 qu’arrivent les tout-premiers pionniers avec la famille de Pierre Bélisle et de Marcelline Malenfant qui essarte avec leurs cinq fils (Anselme, Ferdinand, Pierre fils, Joseph et Pamphile) les premiers 60 arpents de terre qui produiront, dès l’automne, les céréales qu’on attendait. Ils seront suivis, l’année suivante, des quatre frères Martin (Octave, Jérémie, Edouard, Pascal) et de leur soeur Geneviève, épouse de Narcisse Coté. C’est avec ces gens courageux et confiants en l’avenir que s’est ouvert le chemin Taché du Township Hocquart, que l’écrivain de chez-nous Adrien Thériault a rendu célèbre par ses romans et qu’un autre écrivain Victor-Lévis Beaulieu a abordé dans son téléroman «L’Héritage». C’est au chemin Taché et au Canton de Rapatriement que prend forme la communauté québécoise, de sorte qu’en 1885, s’y retrouvent 62 familles et une population de 402 âmes.
C’est en 1878 qu’est fondée la mission de Saint-Cyprien qui deviendra éventuellement paroisse en 1886. Toutefois, c’est le 27 décembre 1882 que le lieutenant-gouverneur du Québec, Jos A. Defoy, élève St-Cyprien de Hocquart au rang de municipalité. Pendant presque cent ans, l’économie du milieu repose sur deux principales sources: l’agriculture et l’exploitation forestière. Dans les faits, cette économie s’est avérée vivière, de simple subsistance. Au cours des trente dernières années, le milieu s’est résolument pris en main pour assurer son développement au plan industriel, au niveau des services de santé, de loisirs, etc. En quelques décennies, le milieu s’est doté de structures modernes : la création d’un plan d’urbanisme, la mise en place d’un système d’aqueduc et d’égout sanitaire, la construction d’un complexe sportif avec aréna, l’organisation d’un parc industriel. Le secteur tertiaire n’a pas été oublié : un centre de traitement pour les cas de déficience intellectuelle, une auberge pour les personnes physiquement handicapées, un complexe multi-services avec clinique médicale, pharmacie et autres services, de même que les quelques résidences d’hébergement, le CLSC, le service ambulancier, etc. On peut aussi dénombrer quelques sièges sociaux dont celui de Moulage sous-pression AMT, ainsi que celui du Groupement forestier et agricole Taché.
Aujourd’hui
La population actuelle est de 1 120 personnes. Le milieu est source d’emplois tant pour la main d’œuvre féminine que masculine, d’ici et des localités environnantes, ce qui a pour effet d’avoir un taux de chômage bas. La population est reconnue pour son esprit d’initiative et de solidarité, ce qui lui a permis, sans aucun doute, de mettre en place une organisation efficace avec de bonnes structures.
L’Histoire de Saint-Cyprien a été rédigée en 1986 pour la célébration du centenaire de la paroisse.
Aubert April et al., St-Cyprien de Rivière-du-Loup,
un siècle de labeur et de progrès, Les amis de Hocquart, Rimouski, 1986, 701 pages.
Au coeur de notre souvenance
Monsieur l’abbé Aubert April est un historien bien connu et apprécié dans notre milieu. Il a généreusement accepté de préparer différents articles portant sur l’histoire de Saint-Cyprien, considérant la tenue des fêtes du 125e de Saint-Cyprien en 2011.
2011
- « L’enracinement après la tourmente (1902-1954) (suite) » Janvier 2011
- « Intensification de la vie pastorale » Février 2011
- « Effacer la dette et parachever l’intérieur de l’église » Avril 2011
- « Effacer la dette et parachever l’intérieur de l’église » Mai 2011
- « Effacer la dette et parachever l’intérieur de l’église » Juin 2011
- « Un nouveau départ» Août 2011
- « Un nouveau départ » Septembre 2011
- « En route vers le centenaire (1970-1986) » Octobre 2011
- « En route vers le centenaire » Novembre 2011
- « En route vers le centenaire » Décembre 2011
2010
- « Nos racines font foi » Janvier 2010
- « Nos racines font foi » Février 2010
- « L’arrivée des pionners et les premiers essartements » Mars 2010
- « L’arrivée des pionners et les premiers essartements (suite) » Avril 2010
- « L’arrivée des pionners et les premiers essartements (suite) » Mai 2010
- « De l’espoir à la remise en question (1877-1896) » Juin 2010
- « Mise sur pied des structures civiles et religieuses (1877-1886) » Août 2010
- « Mise sur pied des structures civiles et religieuses » Septembre 2010
- « La Mission devient paroisse : 1886-1896 » Octobre 2010
- « Enracinement paroissial et schisme potentiel (1897-1902) » Novembre 2010 (651 ko)
- « Enracinement paroissial et schisme potentiel (1897-1902) (suite) » Décembre 2010